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 Someone like you is bound to wrong [R.]

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Cassiopeia Buckhurst
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MessageSujet: Someone like you is bound to wrong [R.]   Someone like you is bound to wrong [R.] EmptySam 18 Aoû - 1:24


Losers lose, winners win, cheaters cheat, and singers sing, dreamers dream, cheaters cheat, fools believe, and liars lie.


« Mademoiselle ! » Cassiopeia ne réalisa pas dans l’immédiat que l’homme en uniforme s’adressait à elle. Elle continua par conséquent sa route à travers l’immense hall baigné de lumière à la fois naturelle, grâce aux imposantes baies vitrées, et artificielle, sans prêter attention aux nombreux regards dirigés vers elle. « Mademoiselle, je vous demande de vous arrêter. » Cette fois, le garde se plaça devant elle et elle sursauta tandis qu’il posait une main sur son épaule, la tirant par là de ses pensées. Par un entraînement intensif de self-control, la jeune femme avait appris à ne plus réagir de manière trop vive aux actes susceptibles de la surprendre ou, plus généralement, au contact humain ; ainsi, l’individu qui lui faisait face pouvait s’estimer heureux de conserver intact les os de son bras. « Vous devez vous identifier avant d’aller plus loin, » reprit-il avec un mouvement de la main en direction d’un long comptoir en verre derrière lequel s’affairaient trois secrétaires. Cassie hocha la tête en se laissant entraîner vers la plus âgée, qui la détailla de haut en bas avant de la saluer sur un ton qu’elle pensait cordial mais ne l’était pas. « Désolée pour tout ceci, c’est la première fois que je viens ici. » La femme opina du chef avec une fausse compassion. « Veuillez poser votre paume sur l’écran, je vous prie. » Cassiopeia obtempéra sans ajouter un mot, elle avait compris que son interlocutrice n’était pas payée à faire la conversation ; tant mieux, le moins elle avait à parler, le mieux elle se portait. Tout un tas de données, adresses et numéros, défila sous ses yeux et se réfléchit sur les lunettes de la secrétaire qui prêta une attention toute particulière à un détail. L’alien aurait dû se sentir menacée, toutefois, le sourire qui éclairait désormais le visage de la cinquantenaire n’était que réconfortant. « Springfield ? Comme les Simpson ? » Cassie fronça les sourcils sans comprendre l’allusion ; oui, elle avait choisi de s’inscrire sur les registres de cette petite ville perdue au fin fond du Texas, justement parce qu’elle était tout ce qu’il y avait de plus ordinaire. « Bien entendu, vous êtes trop jeune pour connaître. C’était une série que je regardais dans ma jeunesse. Qu’est-ce qui vous amène ici ? » La jeune Buckhurst mit quelques secondes avant de répondre, temps nécessaire à l’analyse complète des informations qu’elle venait de recevoir – oui, elle avait bien eu vent de ce dessin animé qui était arrêté depuis des décennies maintenant, elle en avait même vu quelques épisodes – avant de relever son visage et d’ôter sa main de la machine. « Je viens voir Rodan Sherman. » La secrétaire eut toutes les peines du monde à contenir un éclat de rire. « Bonne chance ! »

Ce ne fut que bien plus tard que Cassiopeia comprit pourquoi elle lui avait souhaité une telle chose. Elle était passée à travers deux appareils de détection, avait dû s’expliquer à six personnes différentes et abandonné son sac à main dans un casier prévu à cet effet avant de se retrouver devant le bureau de la secrétaire particulière de Rodan. « Vous souhaitez vous entretenir avec Monsieur Sherman alors que vous n’avez pas de rendez-vous ? » Elle sentait que la question, banale, comportait un piège, bien qu’elle eût été incapable de mettre le doigt dessus. « C’est exact. » Pour la énième fois en moins d’une heure, elle se heurta à un visage qui exprimait la plus profonde moquerie. Ces humains commençaient à doucement l’insupporter, avec leurs airs supérieurs déplacés. Elle plaqua un sourire convenu sur ses lèvres. « Je suis une amie de Monsieur Sherman, et accessoirement la baby-sitter de son fils. » La secrétaire arqua un sourcil. Est-ce que cela changeait quelque chose ? Pas le moins du monde. L’adjoint au maire mettait un point d’honneur à ne pas mélanger vie privée et vie professionnelle ; cette brunette n’avait donc aucune raison valable de se trouver ici. Néanmoins, elle fit son job et prévint son supérieur de la présence de la jeune Buckhurst. « Quelle chanceuse vous faites, il sera à vous sitôt son entretien terminé. » Cassie remercia son sarcasme d’un hochement de tête et s’installa sur une chaise qui faisait face au bureau. Elle avait pleine vue sur la secrétaire qui ne cessait de l’épier ; elle devait s’imaginer discrète, derrière ses divers écrans et dossiers, mais il n’en était rien, l’alien pouvait sentir son regard pesant à chaque seconde. Que cela était déplaisant. Néanmoins, cela ne l’empêcha pas de faire le tour du propriétaire en un mouvement circulaire. Elle repéra l’emplacement de chaque porte, ainsi que les noms apposés dessus, la ventilation élégamment dissimulée derrière des toiles de maître, les caméras de sécurité, tout passa sous son radar venu d’une autre galaxie et elle rangea le tout dans un coin de son esprit. Nul doute que ces informations lui seraient utiles en temps voulu.

L’espace d’une heure, elle attendit, ce qui était un laps de temps ridiculement court au vu de la durée de son existence, mais qui s’avérait être considérablement long en langage humain. A de nombreuses reprises, elle fut tentée de repartir, mais à chaque fois elle se persuadait qu’il ne lui restait plus que quelques minutes d’attente, qu’il aurait été stupide de s’en aller maintenant alors qu’il pouvait être disponible la seconde suivante. Cette indécision était un trait terrien dont elle se serait bien passé ; pourquoi diable fallait-il qu’ils fussent à ce point imprévisibles ? Ils étaient les créatures les plus complexes à cerner parce qu’ils ne répondaient à aucun pattern. Preuve qu’elle se fondait de mieux en mieux dans la masse : elle aussi se trouvait dans ce lieu dangereux qu’était l’hôtel de ville alors que tout la poussait à s’en tenir éloignée.
« Monsieur Sherman est prêt à vous recevoir, » lâcha la secrétaire. Son expression blasée réchauffa le cœur de Cassie qui passa devant elle sans lui accorder l’ombre d’un regard. Elle n’avait pas fait un pas à l’intérieur du bureau, n’avait pas encore posé ses yeux sur le propriétaire des lieux, qu’elle réalisa à quel point elle allait avoir du mal à expliquer sa venue ici. Elle-même n’était pas certaine de savoir. « Je suis désolée de débarquer de la sorte, » commença-t-elle alors que Rodan s’avançait dans sa direction. Elle avait appris que passer pour l’idiote de service lui était bénéfique puisque cela flattait l’égo de ses interlocuteurs. Et tout le monde savait que Sherman en possédait un à l’image de sa position au sein du gouvernement. « Tu m’avais semblé bizarre la dernière fois que tu es passé au magasin... » Cela était peu dire puisqu’il l’avait tout bonnement ignoré, fait rarissime depuis qu’ils se connaissaient. Elle secoua la tête dans un rire gêné. « Bon sang, j’ai attendu une heure simplement pour te demander si tu allais bien. Ce devait être rapide et facile, à la base, mais j’ai été emportée par toutes les mesures de sécurité et une fois arrivée à ton étage, je n’ai pas pu faire marche arrière. » Elle s’interrompit, tête baissée en direction du sol. « J’aurais dû appeler plutôt... »
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Rodan Sherman
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MessageSujet: Re: Someone like you is bound to wrong [R.]   Someone like you is bound to wrong [R.] EmptyDim 19 Aoû - 16:20

« Rappelez-moi pour quoi nous vous payons ? »
« Je dois assurer votre sécurité, Monsieur. »
« Intéressant. » Marmonna Rodan tandis que ses pieds l'entraînaient au quatre coins de la pièce. « D'après vous, ai-je l'air de me sentir en sécurité à ce moment précis où nous discutons ? »
« Je l'ignore, Monsieur. »
« Voyez-vous, Robert, je pense que je vais me passer de vos services pour le reste de la journée. »
« Mais... »
« A moins que vous ne pensiez être en mesure de supporter mon exécrable humeur durant les prochaines heures à venir ? »
« C'est mon travail, Monsieur Sherman ! » S'empressa de répondre l'agent, probablement un peu trop sûr de lui.
« Non, ce n'est pas votre travail. » Vociféra l'homme, mettant l'accent sur le dernier mot de sa phrase. « En revanche, ce qui l'est, c'est d'exécuter mes ordres et de mener à bien les missions que je vous attribue. » Il se rapprocha lentement de son employé et se planta devant lui, passant et repassant son index sur sa propre lèvre inférieure abîmée. « Pensez-vous avoir atteint aujourd'hui vos objectifs ? » Le silence évocateur qui suivit sa demande parla de lui-même. « Nous sommes au moins d'accord sur une chose. » Dans un soupir las, il reprit : « C'est justement pour les défauts de fabrication à cet endroit, » Il lui tapota la tempe pour appuyer ses propos. « Que des choses comme celle-ci, » Il se saisit par la suite de l'arme de l'agent dissimulée sous sa veste pour la lui placer entre les mains. « Ont été inventées. Vous voyez où je veux en venir ? » La plupart du personnel de la mairie avait l'habitude de se faire malmener par Monsieur l'adjoint mais cela demeurait toujours vexant de se faire ouvertement insulter de la sorte sans pour autant avoir le droit de riposter. Mais le dénommé Robert savait exactement à quoi s'en tenir et il assumait pleinement son erreur. De toute manière, à chaque écart de conduite ou échec, la voix de Rodan ne tardait jamais à se faire entendre. Cet après-midi ressemblait étonnement à tous les autres ; ils s'étaient rendus au domicile de Mutants non répertoriés – la grande majorité dénoncés par des anonymes ou des voisins – pour les contraindre à accepter cette puce qu'ils étaient pourtant supposés venir réclamer eux-mêmes. Tout s'était pour le moins bien déroulé, jusqu'à la dernière intervention. Une jeune femme, la vingtaine tout juste passée, sans emploi et vivant seule dans un minuscule studio, un taudis. Le genre de spécimens inutiles à la société actuelle comme il aimait les appeler, ceux qui ne méritaient aucunement leur citoyenneté dans la magnifique ville de San Antonio. Une énergumène complètement folle à lier et bonne à enfermer. Cette détraquée s'était littéralement jetée sur lui avant même d'échanger ne serait-ce qu'un seul mot, le griffant ainsi au visage à la manière d'un chat sauvage. Maintenant qu'il avait un certain recul sur la situation, il se demandait si cette fille ne possédait pas de véritables griffes. La scène s'était déroulée bien trop vite et avant qu'il n'eut le temps de comprendre ce qui se passait réellement, elle avait déjà pris la poudre d'escampette.
« Monsieur Conrad nous a formellement interdit d'utiliser nos armes pour de telles interventions, sauf en cas de force majeure. »
« Je me contre-fiche de ce qu'a pu vous dire Monsieur le Maire. Vous êtes sous mes ordres ou les siens ? »
« Les vôtres, Monsieur. »
« Bien. Dans ce cas, le débat est clos. » Il se dirigea vers la porte du bureau, plaça sa main sur la poignée mais ne la tourna pas aussitôt. « Retrouvez-la et faites en sorte de faire fonctionner vos méninges cette fois-ci. Autrement, je me chargerai moi-même de l'envoyer six pieds sous terre. » En lui explosant grossièrement la cervelle si la balle entre les deux yeux n'est pas suffisamment efficace, songea-t-il. « Vous pouvez disposer maintenant. » Ajouta-t-il d'une voix calme et posée en ouvrant la porte.

« Excusez-moi de vous importuner inutilement, Monsieur Sherman, mais j'ai à mes côtés une jeune femme qui prétend être votre amie. » La secrétaire marqua une petite pause à ces derniers mots, qu'elle trouvait pleinement absurde. Son patron n'avait pas « d'amis » et quand bien même il en posséderait – comme tout le monde – nul doute qu'ils ne perdraient pas leur temps en venant en personne à la mairie pour s'entretenir avec lui. « Et la baby-sitter de votre fils. » Cela ne faisait même pas une demi-heure qu'il avait congédié ce pauvre Robert, et voilà qu'on venait une nouvelle fois le déranger. Décidément il ne pouvait jamais être tranquille deux minutes ici. Et après certains s'étonnaient de sa mauvaise humeur ? Elle était pleinement légitime, c'était évident. « Je suis actuellement en vidéoconférence avec le Maire, faites-la patienter quelques minutes s'il vous plaît. » Mais ce qui devait durer une dizaine de minutes se prolongea et devint bientôt une heure. Sitôt son entretien terminé, il se dirigea d'un pas mal assuré en direction de la sortie de son bureau mais la jeune et jolie Cassie s'était déjà invitée à l'intérieur avant même qu'il n'eut le temps de la saluer. Il entrouvrit la bouche pour répondre quelque chose mais visiblement, la jeune femme n'était pas décidée à le laisser en placer une. Il jeta un rapide coup d’œil en direction de la secrétaire qui, même la tête baissée, n'était pas le moins du monde discrète. Il pouvait voir ses yeux de fouine les fixer à travers ses lunettes qu'elle remonta aussitôt sur son nez lorsqu'elle comprit qu'elle avait été remarquée. C'est la raison pour laquelle Rodan incita la brunette à faire quelques pas de plus à l'intérieur pour refermer la porte derrière eux et obtenir un semblant d'intimité, ce qui n'était pas évident en ces lieux hautement sécurisés. « Tu as vraiment fait tout cela pour prendre de mes nouvelles ? » S'étonna-t-il, certes un peu sceptique, le regard plissé et légèrement moqueur. « En effet, tu aurais mieux fait d'appeler. » Il pensait ce petit bout de femme incapable de le surprendre mais de toute évidence il s'était trompé à son sujet, elle n'était pas si prévisible que cela finalement. Et ce n'était vraiment pas un mal. « Comme tu peux le constater, je vais bien. » Répondit-il en écartant les bras pour qu'elle juge elle-même de son état. A part la coupure au niveau de sa lèvre inférieure, il était comme à son habitude fidèle à lui-même. « Il était inutile de te déplacer, tu sais. » Il repartit vers son bureau sur lequel s'amoncelaient différents dossiers qu'il regroupa d'un geste agile avant de se laisser tomber dans son confortable fauteuil. « Je peux te raccompagner chez toi, si tu veux ? Pour te remercier d'être venue jusqu'ici et me faire pardonner de t'avoir fait attendre aussi longtemps. » Ses lèvres s'étirèrent en un sourire très fin et modéré, mais l'intention y était.
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Cassiopeia Buckhurst
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MessageSujet: Re: Someone like you is bound to wrong [R.]   Someone like you is bound to wrong [R.] EmptyLun 20 Aoû - 23:40

Les êtres humains aimaient se sentir placés sur un piédestal. Il s’agissait de la première leçon apprise par Cassiopeia durant ses premières semaines passées sur Terre. Elle n’y avait jamais prêté attention auparavant, cependant leur Histoire, qu’elle avait étudié avec le plus grand soin dans ses moindres détails, était le meilleur témoignage de ce trait commun à tous les habitants de cette planète. Qu’importaient leurs motivations, ce pourquoi ils se battaient ou la cause qu’ils défendaient, ils devaient constamment arriver à la première place et récolter tous les suffrages pour découvrir ce qu’ils pensaient être le bonheur. Il suffisait parfois d’une dose d’admiration dans le regard d’un proche ou, pour les politiciens tels que Rodan, le respect et la déférence de toute une population. Ils ne vivaient pas pour eux-mêmes – bien qu’ils fussent, par le plus grand des paradoxes, la race la plus égoïste de cet univers – mais bien à travers les yeux des autres. Cassie avait bien assimilé ce principe fondamental, c’était pourquoi elle prenait grand soin de poser un regard admiratif et bienveillant sur ceux qu’elle souhaitait mettre sous sa coupe. Ou plutôt qu’elle comptait dans son entourage. Il n’était pas question de se croire supérieure à l’un ou l’autre de ces individus, lui avait-on à maintes reprises rappelé au cours de ses enseignements. Il était évident que la pratique différait beaucoup de la théorie. Comment aurait-elle pu s’abaisser à leur niveau ? Son espèce n’était pas des plus humbles ; elle était tout bonnement incapable de s’identifier à leur état d’esprit, de compatir à leur jeunesse, ils étaient des créatures insignifiantes et elle s’estimait meilleure qu’eux. Pire, elle savait qu’elle l’était, puisqu’elle les surpassait sur tous les aspects, physiques, psychiques et techniques. Si elle n’oubliait jamais qui elle était ni ce qu’elle possédait de plus qu’eux, il lui arrivait, à de rares occasions, de se laisser envahir par toutes les émotions distillées par son enveloppe corporelle de petite humaine fragile. Les hormones, substances jusqu’alors inconnues pour elle, jouait sur son moral et influençait ses actions, qu’elle ne maîtrisait dès lors plus. C’était ce qui lui était arrivé, entre autres, le jour où Rodan avait pénétré, au sens propre comme au sens figuré, son espace vital et l’avait embrassée. La promiscuité lui était interdite par sa naissance même, ce qui expliquait combien ce rapprochement l’avait marquée et pourquoi elle ne se sentait pas pleinement en confiance à ses côtés. Elle redoutait les réactions de l’homme presque autant que les siennes, qui pouvaient se montrer incontrôlables. Ce qu’elle maudissait cette humanité.

Elle craignait avoir fait un faux pas en se pointant sur son lieu de son travail sans une excuse valable, éveiller ses soupçons encore plus qu’à l’ordinaire était la dernière chose qu’elle souhaitait, cependant Rodan prit la nouvelle avec une certaine nonchalance dont elle lui fut silencieusement reconnaissante.
« Je le ferai, la prochaine fois... Même si j’espère qu’il n’y en aura pas. Enfin, je ne voudrais pas que tu donnes l’impression d’aller mal et... » Elle s’arrêta dans un souffle. Elle en avait suffisamment dit pour inspirer un semblant de pitié chez son interlocuteur. Elle assura ses arrières avec un sourire timide et des yeux tombant de chien battu – ils aimaient ce genre d’expression, sans doute pour le caractère soumis qui allait de paire. « Savoir que je n’ai plus à me faire de souci pour toi est une raison qui justifie ma venue ici, je t’assure. » Une sonnette d’alarme résonna à l’intérieur de son crâne, elle en faisait trop, elle déviait de la bonne trajectoire sur laquelle elle circulait jusqu’à présent. Elle se racla la gorge avec une expression malhabile. Un changement de tactique était à prévoir, et vite. « Oh non, ça ira, » répondit-elle avec plus de légèreté en s’approchant de l’endroit où il s’était réfugié. Elle jeta un rapide coup d’œil en direction du premier dossier de la pile qu’il venait de construire, elle ne s’y attarda pas, sa mémoire photographique ayant fait son travail, pour porter toute son attention sur lui. Et son visage qui n’avait cessé de l’intriguer depuis le premier jour. « Il est un peu tôt pour s’enfermer seule dans un appartement exigu, tu ne crois pas ? » Elle posa son index sur le bureau et se mordilla l’intérieur de la joue, laissant un temps de silence entre eux en signe de profonde réflexion. Elle redressa alors la tête pour le regarder droit dans les yeux, un large sourire aux lèvres. « On pourrait peut-être faire quelque chose ? Boire un verre ou manger un truc rapide ? » Elle fit glisser sa main jusqu’à la paperasserie qu’elle tapota dans un haussement des épaules. « Je suis bête, tu dois encore avoir beaucoup de travail. J’ai tendance à oublier que la vie n’est pas aussi cool qu’au sein de la boutique de Charlie. » Répéter le prénom de son ex-femme n’était jamais une bonne idée, pourtant elle le faisait souvent, dans une sorte de jeu malsain pour tester l’emprise que la jeune femme avait laissé sur lui. Parce qu’il était drôle de constater que malgré l’affection évidente qu’il lui portait, il ne faisait aucun effort pour regagner la réciprocité de ses sentiments. Ce qui était une très bonne chose pour Cassie. Cela lui facilitait la tâche puisqu’elle était très bien placée pour pallier ce vide qu’elle avait laissé dans le cœur de l’adjoint au maire. Même si avant de parler sentiments – elle était encore loin du compte – elle devait s’en tenir au remplacement de son contact charnel. Rebutant, très certainement, mais nécessaire.
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Rodan Sherman
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MessageSujet: Re: Someone like you is bound to wrong [R.]   Someone like you is bound to wrong [R.] EmptyDim 26 Aoû - 21:03

Tout ce dont il avait besoin – pour le moment – se tenait présentement devant lui. Son divorce remontant maintenant à quatre ans, un temps qui se voulait suffisamment long pour rendre possible un prétendu deuil. Celui de son amour passé, ou peut-être celui de son temps précieux si tristement perdu et gâché. Seulement Rodan n'était absolument pas comme ce genre d'individus, il pouvait se montrer amer sur bien des plans mais pas celui-ci. Il reprochait des tonnes de choses à son ex-femme, comme à lui-même d'ailleurs, néanmoins il ne pouvait la blâmer concernant leur rencontre. Cela s'était fait naturellement et avec douceur, ils s'étaient aimés, mariés puis détestés avant de finalement divorcer d'un commun accord, plus ou moins. Il s'agissait là d'une très courte vision de leur parcours ensemble mais elle était hélas véridique. Il n'avait aucune honte à dire que leur idylle avait été magnifique, car contrairement à l'image que reflétaient les apparences l'homme était romantique à souhait. Mais leur amour s'était malheureusement essoufflé tout comme la haine avait transformé leurs sentiments en violente aversion, en quelque chose d'extrêmement laid. Même en ayant le caractère affirmé qu'il possédait, il déplorait tout de même en partie cette séparation qui ne s'était pas déroulée dans le calme le plus total. Il n'allait pas jusqu'à totalement la regretter dans son ensemble, cependant il lui arrivait parfois – dans des instants faits de solitude – de légèrement déprimer à ce sujet quand il se retrouvait seul dans son grand appartement, sans son fils. Leur mariage n'avait pas été une succession d'événements agréables, le bonheur en personne n'était pas comme par magie venu frapper à leur porte, et malgré un quotidien bien rempli des deux côtés du couple, Rodan persistait à ressentir un petit manque de temps à autre, mais il était bien trop fier pour oser le dire à qui que ce fut. Et alors que cette petite carence commençait à prendre de l'ampleur dans son existence, Cassie apparût subitement dans leur vie, surtout celle de Charlie et accessoirement celle d'Harley. Elle n'était ni plus ni moins qu'une petite fleuriste de quartier au large sourire et à la bonne humeur étonnante, mais il avait quand même choisi de jeter son dévolu sur cette douce enfant, plus jeune que lui de dix ans. Plus les semaines s'écoulaient, plus il se demandait si la brunette n'était pas finalement tout ce qu'il lui fallait ? Jeune, charmante, dynamique, parfois amusante, douce ; elle ne s'était pas mise en tête l'idée saugrenue de constamment le contredire comme pouvait le faire tous les jours Charlize. La jeune femme ne possédait visiblement pas du tout un esprit de compétition, bien au contraire, de plus elle semblait souvent vouloir le caresser dans le sens du poil. C'était appréciable et apprécié par le mutant justement. Il ne disait pas que la femme qui partagerait désormais sa vie devait être dépourvue de caractère, mais si elle pouvait de temps en temps « s'écraser », il ne dirait pas non ; lui qui avait suffisamment donné au cours des dernières années.

Son regard clair se plissa doucement sous le flot de belles paroles qu'elle débitaient incroyablement vite pour une personne supposée être timide. Elle l'avait tellement de fois repoussé qu'il n'était pas certain aujourd'hui de bien comprendre sa démarche, et ce malgré les deux baisers volés qu'ils avaient échangés. Devait-il comprendre qu'elle était en train de s'ouvrir à lui ? Était-ce une sorte de déclaration déguisée ? Il la laissa s'exprimer jusqu'au bout avant de laisser ses lèvres s'étirer en un mince sourire amusé. Et voilà qu'elle lui faisait du rentre-dedans. De tels propos n'étaient pas dignes d'une baby-sitter songea-t-il et ce fut bien pour cette raison qu'il apprécia davantage la situation.
« Oh détrompe-toi, » commença-t-il en promenant ses doigts sur la surface lisse du bureau. « La vie ici est bien plus cool que dans sa stupide boutique. » La tête légèrement inclinée vers le bas, il leva uniquement ses yeux bleus dans sa direction dans une expression taquine. Elle n'allait pas lui faire croire que son quotidien avec Charlie se résumait à « fun fun fun » alors que la jeune mère était tout sauf drôle. Elle pouvait même parfois se montrer rabat-joie et limite frigide. Bon, il en venait à de telles conclusions surtout quand la principale concernée le mettait hors de lui, autrement il ne pensait pas vraiment cela d'elle. C'était excessif de sa part mais tellement jouissif en même temps, c'était nécessaire pour sa reconstruction personnelle et son bien être. « Ma journée est terminée, je suis tout à toi. » Bien assis au fond de son fauteuil, il frotta doucement son genou contre la jambe de Cassie. « Uniquement si tu le souhaites. » Était-elle ce genre de femmes ? Celles que seul le rejet contentait ? Le jugeait-elle finalement désirable parce qu'il l'avait ouvertement ignorée quelques jours plus tôt à la boutique ? Cette réflexion était entièrement plausible. Maintenant qu'il reculait lentement, elle accourait devant lui et regrettait presque sa pudeur. C'était amusant à voir. La collègue de Charlie faisait parfois un peu sa Cosette, puis elle se permettait d'avoir des propos qui transpiraient l'assurance. Si elle pensait être la seule à pouvoir jouer avec les émotions de l'autre, elle se fourvoyait totalement sur son compte. Simplement pour la tester et la prendre à son propre jeu, il se remit promptement debout et vint aussitôt se placer devant elle, l'acculant ainsi contre le meuble imposant. Sans perdre une seconde de plus, l'adjoint au maire encadra son visage entre ses deux mains avant de s'emparer de ses lèvres avec une fougue non retenue, l'obligeant même à se pencher un peu vers l'arrière. Elle prétextait vouloir prendre de ses nouvelles, il lui offrait une réponse très claire, visiblement il se portait comme un charme. Elle ne voulait pas s'enfermer dans son petit appartement, généreux comme il était, sa compagnie lui permettait de ne plus être seule en plus de lui fournir des locaux imposants. Il répondait explicitement et exactement à ses attentes.
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Cassiopeia Buckhurst
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MessageSujet: Re: Someone like you is bound to wrong [R.]   Someone like you is bound to wrong [R.] EmptyLun 27 Aoû - 1:01

Malgré des études approfondies, Cassiopeia ignorait encore tout des conventions sociales, de ce qui faisait un couple un couple et de ce qui faisait qu’il n’en était plus un. Il était aisé de comprendre son trouble face à un principe qui lui était étranger du début à la fin ; après tout, les films et romans ne reflétaient pas la vérité vraie, et le terme même de « couple » la dépassait de par sa naissance. Elle n’était pas de ces individus qui possédaient une âme sœur quelque part dans cet univers ou dans un autre. Elle avait par ailleurs bien du mal à croire à l’existence d’un tel lien entre deux personnes, bien qu’elle en fût témoin une fois – l’histoire s’était très mal terminée pour la femelle et cela avait achevé d’anéantir les idéaux de Khanas Otna, qui n’avait fait que s’enfoncer dans son aigreur. Son arrivée sur Terre n’avait aucunement inversé la tendance, bien au contraire, puisque Charlize fut la première personne avec qui elle entra en contact, Rodan ne tarda pas à suivre et elle sut alors qu’elle avait décroché le jackpot par un simple coup du hasard – ou non. Cependant, la leçon qu’elle tira de ses rencontres fut combien les humains étaient des êtres primitifs mais aux émois d’une complexité sans borne. Leurs sentiments les contrôlaient comme de vulgaire machine dont le carburant était leur égo souvent démesuré. Les âmes sœurs n’existaient pas non plus sur Terre, ou bien elles n’étaient pas faites pour vivre ensemble, c’était la conclusion qu’elle avait tiré de la relation entre les deux divorcés. Même l’amour partagé d’un enfant ne suffisait pas, à partir de là, il n’y avait rien à sauver. Car, oui, en dépit de son amertume, Cassie avait bel et bien réalisé que les humains étaient capables d’aimer leurs semblables dès l’instant où ils possédaient le même sang. Ce qui était un cas rare au sein de la galaxie dont elle était originaire. Toutefois, elle ne percevait pas cette information comme un point positif en la faveur de leur espèce, il s’agissait ni plus ni moins d’une énième faiblesse. Le petit Harley était lentement mais sûrement en train de se frayer un chemin dans sa vie d’humaine, peut-être finirait-elle par revoir son avis sur la question. En attendant, son opinion demeurait critique. La race terrienne n’était pas digne d’intérêt ; elle n’était même pas encore parvenue à trouver jusqu’à quel point ils pouvaient constituer une menace, elle ne comprenait pas comment ils avaient réussi à détruire deux de ses semblables. Peut-être s’était-elle fourvoyée et les avait-elle surestimés. Ce ne serait pas la première fois qu’elle commettait une erreur.

Elle était une débutante dans le domaine du flirt, elle n’était pas encore aux faits des codes qui régissaient les entrevues entre deux personnes soi-disant intéressées l’une par l’autre. Elle s’en était jusqu’à présent tenu aux œillades plus ou moins discrètes comme elle l’avait vu faire dans les nombreux films de genre qu’elle avait étudiés. Les deux baisers reçus de la part du politicien prouvait que sa technique n’était pas si mauvaise ; cependant, ce jour-là, elle passait au niveau supérieur sans s’y être préparé, elle se retrouvait projetée dans la cour des grands sans possibilité de retour en arrière.
« Oh, » laissa-t-elle échapper tandis qu’elle sentait la pression du genou de Rodan contre son tibia. Elle garda une expression de plaisante surprise bien qu’à l’intérieur elle fût en train de se demander ce qui lui prenait. S’était-elle transformée en animal domestique que l’on caressait pour passer le temps ? Ce n’était même pas agréable. Ce qui l’était, néanmoins, fut la réponse qu’il donna juste après. Elle avait donc son mot à dire, tant mieux, cela lui créait une porte de sortie par laquelle elle pourrait courir en cas de malaise soudain. Elle ignorait toujours combien de temps elle pouvait supporter la compagnie d’un homme avant de ne plus réussir à garder sa couverture. Elle était bonne actrice, mais parfois la tentation de faire ressortir sa nature profonde gagnait en force. Et elle ne désirait pas s’en prendre physiquement à Rodan, elle n’appréciait pas spécialement de bidouiller les cerveaux humains pour réparer ses erreurs. Sa naïveté était presque touchante. « Je... » Sa réponse fut dévorée par le baiser impromptu de l’adjoint au maire. Elle-même, qui se vantait de ne pas être une personne facile à surprendre, ne réalisa pas ce qui se passait tant le choc était intense. Son derrière entra en collision avec le bureau et elle s’accrocha instinctivement aux pans de sa veste pour ne pas tomber en arrière. Quel frustre personnage de ne pas lui avoir laissé le temps de réagir et d’esquiver. Pourtant, à mesure que ses lèvres se collaient et décollaient des siennes en des mouvements parfaitement exécutés, elle sentait ses défenses s’effriter. Son organisme aimait l’effet qu’il lui faisait, et il était difficile pour elle de contrer ses désirs dans pareille situation. Surtout lorsque cela servait sa cause. « Je le souhaite, » parvint-elle à glisser entre deux baisers, alors que ses doigts venaient enserrer sa cravate pour l’attirer toujours plus contre elle. De longues minutes s’écoulèrent avant qu’elle ne pose sa main à plat sur sa poitrine pour le forcer à reculer. Elle inhala une profonde bouffée d’air comme si le baiser l’avait privée trop longtemps d’oxygène, ce qui s’accordait bien avec la teinte rosée qu’avaient prise ses joues. « Ta secrétaire..., » commença-t-elle dans un soupir, elle souhaitait lui faire comprendre que la situation et le lieu n’étaient guère propices à un tel rapprochement mais ses bras étaient encore fermement accrochés à lui. Il fallait vraiment qu’elle règle ce problème hormonal. « Je n’ai pas envie que des rumeurs se mettent à circuler sur ton compte par ma faute. » Dans un élan venu de son cerveau de petite humaine influençable, elle se redressa pour déposer un nouveau baiser sur les lèvres de Sherman, beaucoup moins nerveux que leurs précédents mais qui ne manquait pas de charme. Elle était fière, elle commençait à prendre le coup de main. « Sortons d’ici, » souffla-t-elle sur le ton de la confidence en rapprochant sa bouche de son oreille. Oups.
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Rodan Sherman
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MessageSujet: Re: Someone like you is bound to wrong [R.]   Someone like you is bound to wrong [R.] EmptySam 8 Sep - 13:15

Même sans avoir connu son père, le parcours de Rodan avait déjà été tout tracé depuis sa naissance, voire même plus tôt que cela. Le hasard n'avait pas le moins du monde sa place dans la vie des Sherman présents à San Antonio, par conséquent les erreurs étaient en quelque sorte prohibées pour la plupart et cette philosophie de vie remontait à plusieurs générations. Certes s'était-il forgé un caractère qui lui était propre mais dans la mesure du possible, sa mère s'était personnellement chargée de le pousser dans une direction précise, prenant soin de ne surtout pas le voir s'écarter du chemin prédéfini et spécialement dessiné pour lui. Malgré une relation houleuse avec cette dernière, il n'avait jamais renoncé à la carrière que ses géniteurs avait choisie pour lui. Et il pouvait aujourd'hui se targuer d'avoir brillamment succédé à son père en faisant honneur à son sang. Il était peut-être lui aussi devenu un mutant par la faute du défunt mais non oublié Sherman père, mais une chose était certaine ; il ne le regrettait absolument pas. Cette vie, il l'aimait comme elle l'était. Bien sûr la solitude finissait toujours par le frapper de plein fouet, aussi bien dans sa vie de famille que sentimentale. Mais il n'était pas homme à se laisser aussi facilement abattre. Son entourage s'était considérablement réduit au fil des années mais au fond de lui il savait qu'il ne serait jamais véritablement seul, son fils l'aimait d'un amour réel et personne ne pourrait leur retirer ce qu'ils avaient. Il n'était probablement pas parfait, c'était même sûr, mais il se savait être un bon père pour Harley. Sa première mission sur Terre était avant tout de prendre soin de la chair de sa chair, les histoires de la mairie passaient bien loin derrière son enfant. Charlize pouvait bien le traiter de tous les noms en utilisant des adjectifs peu flatteurs, il était fortement persuadé qu'il existait au moins une chose pour laquelle il était naturellement doué. Néanmoins il n'était pas facilement influençable, Cassie avait très certainement dû le remarquer plus d'une fois. Autant il pouvait se montrer doux comme une crème quand tout allait bien, autant il perdait toute forme de sympathie sitôt l'énervement présent en lui. Il appréciait la compagnie de la jeune femme, c'était une chose avérée, il aimait passer du temps avec elle et se laissait gracieusement attendrir par sa candeur, cependant le « bon vieux Rodan » n'était jamais loin ; celui-là même que son ex-femme connaissait très bien. Hélas, elle avait eu l'occasion de l'entrapercevoir lors de sa dernière visite à la boutique, il l'avait magnifiquement ignoré comme il le faisait régulièrement avec des dizaines personnes le côtoyant au quotidien.

Certains individus avaient parfois du mal à le croire mais Rodan Sherman n'était pas qu'un rustre personnage dont la souffrance des autres contentait. Il éprouvait aussi des désirs tout simples, non sanglants bien entendu, et la jeune brunette lui apportait ce qui manquait justement à sa vie de tous les jours. De la simplicité, voilà ce qu'il souhaitait.
« Bien, » souffla-t-il avec une envie flagrante lorsqu'elle répondit positivement à ses avances déguisées. Une main fermement serrée contre le rebord du bureau et l'autre encadrant toujours son sublime visage, il esquissa un faible sourire avant de se mordre faiblement la lèvre inférieure. Il se recula légèrement afin de se remettre correctement sur ses deux jambes mais en restant toujours aussi proche d'elle. Si Cassie pensait pouvoir trouver une échappatoire à la situation à un moment ou à un autre, la pression que l'homme émettait contre son corps élancé prouvait clairement le contraire, elle n'avait d'autre choix que de finir la soirée avec lui de toute façon. Peu de personnes étaient amenées à lui refuser des choses et le mot « non » lui semblait tout simplement désagréable dès l'instant où il sortait de la bouche d'une autre personne que lui. Plaçant ses deux mains sur la fine taille de la jeune femme, il s'humecta doucement les lèvres tout en jetant un rapide coup d’œil en direction de la porte fermée. Des rumeurs ? L'avait-elle seulement bien regardé ? Ressemblait-il à quelqu'un qui accordait de l'importance à ce genre de détails insignifiants ? Que pourrait-on dire de pire sur lui ? Les informations circulant à son sujet étaient déjà peu élogieuses alors il n'avait que faire des ragots en règle générale. Et puis qui diable pouvait être intéressé par sa vie sexuelle ? A part Charlize, personne. « Si tu voulais aller chez moi, il fallait le dire tout de suite. » Dit-il d'un ton taquin avant de définitivement se séparer d'elle. Ici chaque chose semblait avoir sa place. L'adjoint au maire s'empara de dossiers, en rangea certains dans des tiroirs tandis que d'autres étaient placés à des endroits protégés par un digicode. Puis il se retourna vers elle et lança avec bonne humeur : « Allons-y, » alors qu'il glissait plusieurs chemises dans une sacoche qu'il plaça sous son bras.

La secrétaire les observa discrètement lorsqu'ils passèrent ensemble devant elle mais Rodan ne lui prêta pas plus d'attention qu'aux agents de sécurité qui lui souhaitèrent tous une bonne soirée alors qu'il passait chacune des portes avec un certain empressement. Passant du coq à l'âne, il se montra totalement silencieux lors du trajet en voiture, voire même distant. Ce ne fût qu'au moment de rentrer dans l'appartement qu'il prit à nouveau la parole.
« Après vous, mademoiselle, » en s'écartant suffisamment du passage pour la laisser passer la première. Une fois tous deux à l'intérieur, il enclencha l'alarme et toute la sécurité dont disposaient les lieux, ce n'était pas de la paranoïa mais juste une habitude ; il n'était pas Monsieur Tout-le-monde. Il abandonna sa veste sur une chaise de la salle à manger avant de desserrer sa cravate dans un soupir détendu. « Fais comme chez toi, » rétorqua-t-il tout en se dirigeant vers la salle de bain pour se laver les mains et se débarbouiller légèrement. Il revint cinq petites minutes plus tard, la cravate totalement desserrée autour de son cou et les cheveux un peu ébouriffés par la main qu'il avait passé dedans. « Alors, dis-moi tout, » plaisanta-t-il d'un ton qui se voulait sérieux en se rapprochant d'elle. « Vas-tu enfin me dire quel est ton secret ? » L'expression pleine de surprise qui traversa le visage de la jeune femme le fit pouffer de rire malgré lui. « Tu t'es immiscée dans ma vie avec une telle facilité, tu dois forcément cacher quelque chose. » Son ton n'était pas accusateur, néanmoins cette interrogation l'intriguait tout de même. Après s'être rendu dans la cuisine ouverte sur le salon, il sortit deux verres d'un placard bientôt suivis par une bouteille de whisky déjà bien entamée. « Qu'est-ce que je te serre ? » Demanda-t-il le plus naturellement du monde, au milieu de cette conversation plutôt étrange.
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Cassiopeia Buckhurst
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MessageSujet: Re: Someone like you is bound to wrong [R.]   Someone like you is bound to wrong [R.] EmptyJeu 20 Sep - 23:16

Cassiopeia possédait une âme guerrière à l’opposée de celle, pacifique, qui était d’ordinaire requise chez un Emissaire. Elle avait joué l’aveugle qui ne se rendait pas compte de ce qui se disait sur son compte, néanmoins elle n’ignorait pas les rumeurs qui avaient circulé à son propos, sur sa fougue, sa vanité et son anticonformisme. Elle ne se fiait guère aux qu’en-dira-t-on , il n’était pas dans son tempérament d’abandonner une tâche sous prétexte que d’autres ne la croyaient pas à la hauteur ; au contraire, cela l’avait encouragé à s’accrocher afin de prouver qu’elle n’était pas qu’un individu parmi tant d’autres, tous semblables sur de nombreux points. Cela lui avait valu une mauvaise réputation sur sa planète d’origine, qui voyait d’un sale œil qu’elle ne participât pas à l’effort collectif ; là encore, il ne lui avait pas fallu énormément de lunes pour passer outre et aller de l’avant. Ces détails avaient contribué à lui forger un caractère plus marqué, qu’elle dissimulait le plus souvent derrière des hochements de tête entendus, et elle était loin de l’image que pouvait donner des personnages comme Lorcan, faits de douceur et de compréhension. Ce dernier lui avait enseigné que la violence n’était jamais la meilleure solution, ce qu’elle avait écouté et assimilé comme cela était attendu d’elle ; toutefois, sitôt arrivée sur Terre, elle avait mis ses précieux conseils de côté, ne les usant que sous sa forme humaine ô combien mielleuse. Elle comprit en effet rapidement, au bout de quelques semaines seulement, qu’elle ne jouait pas dans la même cour que son mentor. Si Lowrirr se contentait des humains les plus banals, Cassie s’était attaqué aux plus gros poissons. Ceux qui ne se pêchaient pas aisément mais qui sollicitaient ruse et longueur de temps pour se laisser attraper. Jamais elle n’aurait pu s’approcher d’un personnage aussi important que Rodan Sherman si elle était restée dans les limites préconisées par Lorcan. Jamais elle n’aurait pu espérer se retrouver dans la position dans laquelle elle se tenait à cette seconde précise, si proche d’obtenir les faveurs de l’homme le plus puissant de San Antonio. Les informations nécessaires à ses recherches ne seraient dès lors que des détails qu’elle déroberait sans le moindre trouble. « Ce n’est pas ce que je voulais dire, » lâcha-t-elle d’une voix troublée bien que ses dires fussent tout ce à quoi elle pouvait aspirer. Tout du moins, en théorie. Elle n’avait pas encore idée d’à quel point la pratique allait se révéler hasardeuse.

Elle ne répondit rien à son invitation. C’était comme si l’entièreté de son corps s’était positionné en mode off, elle n’était qu’une coquille vide, au sourire figé, qui se contentait de suivre le mouvement. Elle se métamorphosait en robot dont la mission était d’observer l’habitat naturel d’une espèce aussi étrange qu’étrangère. Elle imprima dans son esprit les emplacements exacts des dossiers que l’homme rangeait, le chemin parcouru par ses doigts sur les divers écrans tactiles, les tiroirs ouverts, tout ce qui était susceptible de lui servir – ou non – dans un futur proche – ou non. Son regard s’attarda sur les visages qu’ils croisèrent sans réellement les détailler, son inconscient s’en chargeait à sa place. Elle ne croyait à aucune puissance supérieure comme pouvait le faire les humains, néanmoins elle fit ce qui se rapprochait beaucoup d’une prière pour qu’il prît le plus de temps possible pour son rangement, que leur trajet fût semé d’embûches et retardé un maximum. Cependant, malgré tout l’espoir déployé pour que leur voiture n’arrivât jamais à destination, Rodan finit par se garer dans le parking de sa résidence et l’emmena, dans le silence le plus total, jusqu’à la porte de son loft. Les paroles qu’il débita ne parvinrent même pas à la sortir de sa torpeur, elle était semblable à un jouet mécanique, un pantin contrôlé par les mouvements de l’adjoint au maire sans qu’il en eût conscience.
« Je ne suis pas chez moi, » murmura-t-elle une fois seule dans la grande pièce à vivre. Elle laissa son regard sombre glisser sur le mobilier luxueux, s’attardant sur les rares décorations qui rendaient le tout moins impersonnel. Elle se rapprocha d’un portrait d’Harley sur lequel la ressemblance d’avec son père était plus que frappante. Une partie d’elle, très enfouie, se mit à espérer qu’il ne devienne pas une parfaite copie de ses géniteurs. Une partie d’elle, celle qui avait été modelée par les récits de Lowrirr, souhaita le voir développer des idées moins radicales parce qu’il était en mesure, lui, de faire une différence dans ce monde. Mais qu’en savait-elle ? se demanda-t-elle en expirant longuement. Elle ignorait quelle vision était la plus adéquate, elle n’avait pas idée de ce qui était bon ou non pour cette planète. Et à dire vrai, elle s’en fichait pas mal.

L’esprit de l’alien acheva de retourner à l’intérieur de son enveloppe humaine à l’instant où Rodan posa la question qui lui tenait lieu de réelle phobie. Elle entrouvrit la bouche pour répliquer qu’elle ne voyait pas ce qu’il voulait dire mais il poursuivit avec une explication qui la fit presque soupirer de soulagement. Quel idiot, il avait failli se faire offrir un bon pour un lavage de cerveau gratuit.
« Je n’ai aucun secret ou don particulier, j’ai juste une chance incroyable, » souffla-t-elle avec juste ce qu’il fallait de timidité tandis que ses yeux, plongés dans ceux de son interlocuteur, laissaient transparaître une assurance certaine. Tel était son pouvoir, de savoir jouer avec l’ombre et la lumière pour qu’il ne sache pas à quel saint se vouer, pour qu’il ne la tienne pas pour acquise, pour qu’il se prenne au jeu du chat et de la souris tel le grand prédateur qu’il était. Elle se recula de quelques pas vers le canapé le temps pour lui de chercher de quoi apaiser leur soif puis releva la tête dans sa direction, une expression dérangée sur les traits. « Je ne bois pas d’alcool… » Cela n’était pas un mensonge, elle n’avait jamais goûté à cette sorte de breuvage réputé pour faire des ravages ici bas. Elle avait détesté tout ce qu’elle avait appris à son sujet au cours de ses recherches, les réactions qu’il engendrait, si consommé à forte dose, la répugnaient. Elle ne voyait tout simplement pas l’intérêt ; et elle n’était pas disposée à tester si oui ou non il lui ferait le même effet. « Un verre d’eau suffira, » reprit-elle avec un sourire. « Est-ce que je peux emprunter ta salle de bain quelques minutes ? » Elle se mordilla l’intérieur de la joue puis y disparut sitôt le chemin pour s’y rendre montré. Devant le miroir, elle ne se recoiffa pas, elle ne se refit pas une beauté, elle ne se planta même pas devant son reflet comme l’aurait fait n’importe quelle femme. Elle posa ses paumes contre le rebord du lavabo, se laissant envahir par la fraîcheur de son contact, et inspira à pleins poumons l’air terrestre. Cette mise à l'écart n'était pas pour réfléchir à ce qui allait hypothétiquement se passer, elle s'isolait pour justement vider son esprit de toute forme de pensée. Elle n'était pas une jeune humaine avec un béguin pour un politicien. Elle était Khanas Otna qui jouait le rôle d'une jeune humaine avec un béguin pour un politicien. Elle ne fut pas partie bien longtemps, son absence ne dura que quelques minutes ; lorsqu’elle refit son apparition dans le salon, son visage était beaucoup plus avenant, son sourire plus lumineux et ses cheveux détachés. « En fin de compte, je crois que je vais me laisser tenter par le whisky… » Elle s’humecta les lèvres en le rejoignant. Elle s’arrêta à quelques centimètres de lui et s’empara du verre qu’il s’était servi dans l’intervalle. Un sourcil arqué, elle en but une gorgée sans le quitter des yeux. Bon sang, ce que c’était amer.
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Rodan Sherman
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MessageSujet: Re: Someone like you is bound to wrong [R.]   Someone like you is bound to wrong [R.] EmptyLun 8 Oct - 0:03

Cassie avait été amenée à passer la porte de son appartement plus d'une fois mais malgré cela, cette fois-ci semblait différente des précédentes. Nul besoin de sortir d'une grande école d'ingénieurs pour réaliser que ce soir sa venue n'avait pas le même but. Ses innombrables visites étaient uniquement dues à Harley en règle générale – ou avaient toujours un lien avec ce dernier – alors qu'aujourd'hui elle était venue le trouver pour passer un peu plus de temps avec lui, seul à seule – importante distinction – même si elle préférait nommer cela différemment. Elle disait initialement vouloir prendre de ses nouvelles, chose que personne ne faisait en temps normal, pas volontairement en tout cas et encore moins de bon gré. Mais peut-être qu'avec elle les choses s’annonçaient autres et éloignées de tout ce qui pouvait constituer son quotidien. Car dans le fond tout ceci n'était pas habituel, il s'agissait même d'une situation totalement opposée à ce qu'il vivait tous les jours. Bien sûr, il lui arrivait parfois d'entretenir certains rapports charnels avec des femmes, mais certainement pas sous son toit et jamais avec la même partenaire. Des règles qu'il respectait à la lettre pour que rien ni personne ne vienne perturber ou ébranler son existence et celle de son fils. Seulement avec la jolie brune qui se tenait présentement chez lui, il reconsidérait de plus en plus quelques unes de ses lignes de conduite mais il ignorait encore à l'heure actuelle s'il s'agissait du meilleur choix à faire ; ce qui expliquait bon nombre de ses hésitations multiples et ses changements d'humeur. Avec elle, il n'était sûr de rien et cela représentait un réel problème. Tout le monde savait pertinemment que Rodan Sherman ne supportait pas de ne pas être en charge de tout, pour résumer le plus brièvement possible la relation étroite et complexe qu'il entretenait avec l'autorité, dans sa globalité. Agréable n'était pas vraiment un adjectif souvent employé pour le qualifier lui ou sa compagnie, et pourtant la demoiselle semblait éprouver à son égard une certaine sympathie qu'il jugeait sincère et non feinte. Ce qui lui paraissait, à bien des moments, étrange car il n'était pas dans ses habitudes de se leurrer sur sa propre nature, il était parfaitement conscient de l'image qu'il renvoyait et se satisfaisait pleinement du résultat obtenu auprès de la majorité. Alors pourquoi Cassiopeia s'obstinait-elle à vouloir le fréquenter, intimement ou non ? Peut-être parce qu'à ses yeux il était différent de ses semblables, tout comme de son côté aussi il ne la voyait pas comme les autres, et que c'était justement cette diversité qui rendait possible leur spécificité unique ? Oui, Rodan possédait cette incroyable faculté à rendre toute chose plus compliquée qu'elle ne l'était à la base ; un job à temps complet qu'il effectuait avec brio et panache jusqu'à présent. Il n'était ni plus ni moins qu'un être extrêmement fougueux piégé dans ce corps humain qui supportait plutôt mal la passion quand celle-ci était poussée à son paroxysme. Hélas, il avait hérité d'un caractère difficile à tempérer, et son ex-femme n'avait fait qu'accroître sa fâcheuse tendance à réagir de manière excessive même en l'absence de toute agitation. Un feu ardent ne cessait de lui torturer l'esprit lorsqu'il était question de communiquer avec un autre individu autrement qu'avec détachement. Un comportement purement stupide dans la situation actuelle, car un petit détail – très certainement infime pour la plupart de la population terrestre – faisait toute la différence depuis le début, ce qui aurait pu et du lui mettre la puce à l'oreille s'il n'avait pas été à ce point touché par l'aura singulière qui émanait de la jeune femme. Attribuer de petits surnoms aux gens ne faisait définitivement pas partie du quotidien de l'adjoint au maire, y participer non plus. Son ex-femme restait à ce jour la seule personne à qui il avait accepté de donner un diminutif. Or il nommait désormais la nouvelle fleuriste Cassie et ce depuis le début de leur rencontre, signe qu'il était visiblement – de façon certes quelque peu inconsciente – personnellement impliqué dans ce semblant de relation.

« Une chance incroyable, hein ? » Répéta-t-il sans véritablement s'en rendre compte. Il resta immobile durant plusieurs secondes, simplement planté là à la regarder fixement dans les yeux comme pour déceler une once de moquerie dans son regard, ce qu'il ne trouva pas bien entendu. Soit Cassie était une comédienne hors-pair soit elle faisait preuve d'une crédulité impressionnante mais de toute évidence convaincante. Sa naïveté était touchante et amusante, il espérait ne jamais la voir s'estomper. « Bien, pas d'alcool... » Dit-il dans une petite quinte de toux superficielle. « Un verre d'eau ce sera alors. » Énonça-t-il tristement comme s'il délivrait le jugement dernier à un prisonnier. Elle ne buvait pas de boissons alcoolisées, vraiment ? A quoi devait-il s'attendre par la suite ? Outre sa chasteté certaine – qu'il avait découvert de lui-même – il ne pensait pas pouvoir être une nouvelle fois étonné par ses choix de vie particuliers. Qu'allait-elle lui annoncer ensuite ? Qu'elle était mariée depuis dix longues années à un homme violent mais que pour sa sécurité et sa santé mentale, elle avait fini par quitter sa bourgade Texane pour une ville plus grande ? Devait-il s'attendre à voir débarquer chez lui une ribambelle de bambins illégitimes ? Il avait déjà suffisamment de mal à s'occuper de son propre enfant, il n'était vraisemblablement pas prêt à adopter des petits bâtards venus de la campagne. Lorsqu'elle demanda si elle pouvait utiliser sa salle de bain, il se contenta de simplement remuer la main en guise d'approbation alors qu'il était occupé à se servir un peu de whisky. Son refus n'ébranlait en rien sa propre envie de boire, bien au contraire à dire vrai.

Ses lèvres trempèrent une fois dans le liquide amer tandis qu'il allumait le téléviseur du salon grâce à une tablette numérique tactile qu'il fit magiquement apparaître sur le plan de cuisine. Il déposa sa boisson par la suite avant de placer sa main à plat sur le meuble en marbre italien, ses yeux étant comme hypnotisés par les images qui défilaient sur l'écran. Concentré sur la chaîne exclusivement réservée à la politique du pays, il ne remarqua pas immédiatement la présence de Cassie à ses côtés. Ce n'est qu'au moment où le verre quitta la table qu'il dirigea toute son attention vers la jeune femme dans la chevelure de qui il glissa quelques doigts. Aucun doute possible, il préférait clairement la voir les cheveux détachés et encadrant son visage pâle.
 « Je trouve que tu changes beaucoup d'avis aujourd'hui. » Souffla-t-il avec un sourire discret. « Je ne dis pas que c'est un mal ! » Se reprit-il aussitôt. « Seulement mon anniversaire n'est pas pour maintenant, tu sais. » Elle ne s'était jamais montrée aussi 'entreprenante' avec lui sous son toit jusqu'à présent. Quelques minutes auparavant, elle prétendait ne pas boire d'alcool avant de se contredire juste après. Était-elle simplement contradictoire comme personne ou y avait-il une réelle intention déguisée derrière ses agissements étranges et inhabituels ? Prenant une grande inspiration, il lui reprit délicatement le verre des mains et expira doucement avant de poser le breuvage alcoolisé – un pure Malt extrêmement coûteux – sur le plan de travail. Il la détailla longuement du regard, un air satisfait sur le visage et une simple pensée lui traversant l'esprit : il y avait du bon dans le changement. Sans se défaire de son petit sourire, il vint se placer face à elle et la coinça une nouvelle fois de cette manière contre le meuble, comme il l'avait fait avec le bureau à la mairie. « Tu désirais sortir, éviter d'éventuelles rumeurs... Nous sommes maintenant seuls et... » Mais il ne termina pas sa phrase qu'il interrompit lui-même en venant poser ses lèvres sur les siennes. Ce fut avec un certain désir – nettement ressenti dans sa gestuelle et sa manière de se tenir contre elle – qu'il plaça ses mains de chaque côté de sa taille tandis qu'il l'embrassait sans trop de retenue. Ses doigts s'agrippèrent au tissu noir de son haut qu'il fit remonter inconsciemment à la hauteur de son nombril, le souffle court et entrecoupé. Visiblement, Cassie avait fait le bon choix en se décidant enfin à lâcher un peu prise avec lui. Il ignorait la raison de ce subit changement et se fichait pas mal de savoir pourquoi ce soir – et non un autre – elle était finalement d'accord pour passer la nuit chez lui. La demoiselle était venue le chercher sur son lieu de travail et non l'inverse, c'était le plus important. Ainsi il n'avait pas à se sentir coupable d'une quelconque manière, bien qu'il ne fut pas homme à culpabiliser pour si peu. Ce n'était pas comme si la baby-sitter de son fils offrait sa vertu à un homme pour la toute première fois. Non ?
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