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Rhett Bowen
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MessageSujet: somebody that i used to know [d.]   somebody that i used to know [d.] EmptyDim 8 Juil - 21:52

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# i don't even need your love but you treat me like a stranger


La chaleur du lieu tomba immédiatement sur ses épaules dès qu’il pénétra à l’intérieur. L’ambiance était moite et légèrement glauque mais la décoration était davantage impressionnante que l’extérieur. Les femmes y étaient somptueuses et il y avait d’assez beaux spécimens masculins dans le coin. Ce soir, il était davantage enclin à se tourner vers la force masculine que la délicatesse féminine. Il s’approcha du bar et commanda une bière auprès de la barmaid qui la lui servit avec un large sourire. Il leva le verre jusqu’à ses lèvres et apprécia la première gorgée qui descendit le long de sa gorge opérant une magie et une sensation bienfaisante comme à chaque fois. Il eut la chair de poule quelques secondes avant que la chaleur des lieux ne se posent une fois de plus sur ses épaules. Il promena lentement son regard sur les autres clients du bar mais commença à regretter de l’avoir choisi, constatant que pour la plupart d’entre eux, il s’agissait d’hommes mûrs venus chercher le frisson de leur jeunesse auprès des jolies serveuses ou des jeunes étudiants venus s’amuser le temps d’une soirée, cherchant peut être un bon moyen de leur payer ce qu’ils ne pouvaient se payer. Evidemment, il remarqua les regards de certains de ses voisins s’attarder sur lui et eut la sensation mixte d’être un beau quartier de vendre. Avant que l’un de ces types ne se décide à engager la conversation, il attrapa son verre de bière pour rejoindre la piste de danse à l’abri. Ils n’étaient pas son genre de type et il préférait largement les corps musclés de la jeunesse à l’expérience des années. Il avait suffisamment d’expérience pour d’eux et en avait déjà prodigué à foison.

Sa bière dans la main, se laissant porter par les notes de musique, son corps oscillant avec celui des autres, il remarqua assez rapidement un jeune homme qui ne le quittait pas des yeux, dansant de son côté avec ses amis. Il lui adressa un sourire en levant son verre. La réponse de ce dernier ne se fit pas attendre alors qu’il se faufila parmi les corps compressés les uns contre les autres jusqu’à venir onduler près de celui de Rhett qui y répondit de manière positive. « Je peux t’offrir un verre. » Rhett ne put s’empêcher de rire doucement alors qu’il lui montrait son verre, déjà bien entamé certes mais avec assez de contenu pour quelques minutes. « Je peux t’offrir autre chose alors. » s’entêta-t-il en approchant sa bouche de son oreille, position rendue nécessaire par le bruit environnant. Se faisant, il lui mordilla légèrement le lobe de l’oreille causant un frisson au mutant. Ce dernier hocha lentement la tête. « Je pense que ça peut se faire. » Il lui fit signe qu’il sortait fumer une cigarette mais plutôt que de passer par l’entrée principale, ils empruntèrent la sortie de secours pour se retrouver dans une petite ruelle donnant sur le côté de la boîte et peu fréquentée la nuit, si ce n’est pas les autres amoureux d’un soir ou plus.

Rhett eut à peine le temps de poser sa bière sur le haut de la poubelle que le jeune homme le plaqua contre le mur dans un tonnerre de verre brisé. « Impatient … » plaisanta-t-il légèrement mais ses lèvres furent rapidement hâpées, baiser auquel il répondit avec entrain avant d’avoir un sursaut lorsque le jeune homme tomba à genoux s’occupant de la position inconfortable du jean trop serré de Rhett. S’il avait tiré un trait sur son ancienne vie, s’il avait repris les rênes de son destin, il ne se sentait pas encore capable de tout abandonné. Il ne se droguait plus. Il avait un emploi stable. Il prenait soin de sa famille. Il était parvenu à baisser considérablement sa consommation d’alcool. Mais s’il y avait bien une chose à laquelle il était incapable de résister pour le moment, c’était bien les relations d’un soir. Il posa sa tête contre le mur et apprécia le cadeau offert par cet inconnu.

Quelques minutes, ils étaient tout deux de retour dans la boîte, l’inconnu reparti avec ses amis et Rhett installé de nouveau au bar. Il faisait cette fois-ci moins attention aux autres et releva à peine la tête lorsqu’une jeune et jolie demoiselle s’installa à ses côtés en lui adressant un sourire qui laissait présager ses intentions. Il lui répondit et commença à engager la conversation mais n’avait cette fois-ci aucune intention derrière. Alors qu’il discutait tranquillement son regard attrapa un visage familier. Fronçant les sourcils, il se redressa et … non, il ne se trompait. « C’est pas vrai ! » s’exclama-t-il avant de s’excuser auprès de son interlocutrice, lui assurant qu’il revenait. Il traversa la foule et se rapprocha de Drake. Se baissant vers lui, il posa la main sur sa hanche en lui murmurant : « Certaines choses ne changent pas. »
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Grant Deverell
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MessageSujet: Re: somebody that i used to know [d.]   somebody that i used to know [d.] EmptyVen 27 Juil - 2:11

Watch that man! Oh honey, watch that man
He talks like a jerk but he could eat you with a fork and spoon
Watch that man! Oh honey, watch that man
He walks like a jerk but he's only taking care of the room

Son pouvoir d’auto-régénération empêchait Drake de se soûler ou de ressentir les effets de la drogue, quelle qu’elle soit. Il s’agissait d’une règle d’or apprise dès les premiers instants de sa pseudo renaissance et l’une des raisons principales qui expliquaient qu’il n’était plus l’adepte des bars qu’il avait pu être autrefois. Puisqu’étant donné le portrait qu’on avait dressé de son lui post-chirurgie, il était certain d’y avoir passé beaucoup de temps. Il préférait désormais de loin les boîtes de nuit, propices aux rapprochements des corps et à l’échauffement des sens, qu’il fréquentait aussi souvent que le domicile de son armurier personnel. Dans de tels établissements, la musique trop forte et les lumières trop vives lui faisaient autant d’effet qu’une dizaine de shots de tequila pouvait affecter un être humain lambda. Il perdait pieds, ses deux petites voix ne faisaient plus qu’une et il pouvait alors se laisser aller totalement – chose qui ne plaisait qu’à lui. Alors pourquoi se trouvait-il au Naked Iguana ce soir-là ? La question restait en suspens tandis qu’il se frottait les mains dans les toilettes du bar. Il s’affairait depuis sept bonnes minutes à ôter la tache écarlate sur le bord de sa manche, sans grand succès. Toutefois cela ne devait pas être la raison de sa venue jusque dans ce lieu qu’il ne connaissait que pour y avoir suivi certaines cibles, il devait exister une explication rationnelle. Même si ce terme ne faisait guère partie du vocabulaire courant du jeune Masterson. L’eau continuait de couler entre ses doigts, ses yeux étaient rivés sur le filet comme s’il s’était agi d’une magnifique poitrine nue, il semblait comme absorbé par quelque chose qui n’existait pas. L’arrivée d’un intrus lui rappela qu’il était dans des toilettes publiques et qu’il n’était jamais bon de s’y éterniser seul, il y avait toujours quelqu’un pour vous remarquer et vous traiter de vieux pervers précoce. Ce qu’il n’était pas, il était d’une patience exemplaire et tout son organisme l’était de même. Ou presque. Cela dépendait les situations. D’accord, pas toujours.

« Besoin d’un coup de main ? » Drake plissa les yeux sans détourner la tête. L’homme qui venait d’articuler cette question devait être fou pour articuler une telle question. Fou ou sacrément en manque ; quelle que fût sa raison, il reçut un regard intrigué de la part du mutant. « Pour me laver les mains ? » Il méprisait un grand nombre de choses sur Terre mais les vieux qui prenaient les plus jeunes pour des stupides enfants retardés l’excédaient au plus haut point. Il se redressa de toute sa hauteur pour surplomber le dernier arrivé, qui esquissa un sourire carnassier. Il s’avança lentement jusqu’à se coller contre Masterson qui ne bougea pas d’un cil. L’homme aux tempes grisonnantes plaça une main sur les siennes, il coupa l’arrivée d’eau de l’autre et caressa la peau de son poignet dans des mouvements circulaires. « J’ai de l’argent... et une grosse envie. » Drake éclata de rire, ce qui déstabilisa son interlocuteur qui pouffa non sans une certaine anxiété. « Tu as bien fait de venir, y a des chiottes libres juste derrière, mais ils sont gratuits ! » Il retira sa main droite de son emprise et la fit descendre lentement le long de la chemise de l’homme, qui frémit à ce contact, jusqu’à s’arrêter au niveau de sa braguette qu’il ouvrit dans la même seconde. Il sentit l’haleine chaude et alcoolisée contre ses lèvres tandis que l’inconnu rapprochait son visage du sien. Il voulait un baiser en plus ? Il ne fallait pas exagérer les bonnes choses ! Lassé par ce petit jeu qui ne durait que depuis trois minutes à peine, Drake glissa une main dans le pantalon désormais ouvert, attrapa par-dessus son caleçon les bijoux de famille du prédateur désormais passé proie puis les enserra fermement dans son poing. L’homme échappa un cri qui n’avait plus rien de viril en se débattant vainement. De sa main libre, le mutant fouilla dans ses poches, tira quelques billets de vingt dollars de son portefeuille avant de lui replacer avec une gentillesse relative. Il relâcha finalement son étreinte, le cinquantenaire s’écroula au sol dans une flopée de jurons. « Plus d’envie, plus d’argent, c’est bien ce que tu voulais, non ? » Drake le gratifia d’un large sourire alors qu’il se savonnait les mains pour la énième fois.

« Bien joué, on peut partir maintenant. » Il étouffa un bâillement en revenant dans la salle principale du bar. Il évita soigneusement de s’écouter et partit au comptoir commander un verre d’eau sucrée ; la réaction du barman ne l’amusa que moyennement et il balança deux billets d’un dollar avant de se diriger vers une table libre. Table qui ne resta pas longtemps à l’abandon puisqu’un groupe de jeunes femmes comptait s’y installer au moment où il arrivait dessus. Il leur adressa un large sourire sans pour autant les regarder dans les yeux – il y avait du monde au balcon – et leur proposa de partager, prétextant qu’il ne resterait de toute manière pas bien longtemps. Sa cervelle tournait à plein régime devant un tel étalage de chair et sa bouche salivait d’avance à la perspective d’en raccompagner une ou deux, ou trois, chez elles. Alors qu’il était en pleine séance de sexe mental avec une magnifique brune, il sentit une légère pression sur son flanc et un rapide calcul lui indiqua que ce n’était aucune des filles présentes. Il devait donc s’agir d’une menace – le vieillard qu’il avait malmené ? – et par conséquent son instinct lui dicta d’attraper les doigts de son agresseur, puis de les retourner pour empêcher toute action de sa part.
« Tu n’en as pas eu assez… ? » commença-t-il en se levant de sa chaise. Son regard croisa celui du nouvel individu et il relâcha sa main dans la seconde. Ce n’était pas l’homme des toilettes, non, il avait ici un trentenaire dont il aurait bien fait son quatre heures. « Changer ? Pour quoi faire ? » répondit-il dans un rire, sans comprendre son allusion ni où il voulait en venir. Pourquoi mettre en doute des propos sortis de lèvres aussi appétissantes ?
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MessageSujet: Re: somebody that i used to know [d.]   somebody that i used to know [d.] EmptyDim 19 Aoû - 17:32

On lui avait dit une fois que c’était une chose normale de ne pas oublier son premier amour. Enfin, pour dire la vérité, on ne lui avait pas vraiment dit. C’était juste une remarque que lui avait faite Ann alors qu’il regardait un vieux film datant du siècle passé et dans lequel un des personnages secondaires rassurait sa fiancée sur son amour d’adolescente. Il se souvenait n’avoir pu s’empêcher de ricaner en entendant de telles inepties, de s’être tourné vers sa petite amie d’alors et de lui avoir demandé si elle croyait réellement à ce genre de bêtise et s’il devait envisager d’investir chez le fleuriste pour paver son hall d’entrée de roses rouges. Elle l’avait frappé. Fort. Mais il l’avait mérité après tout. Il était un abruti patenté sans le moindre contexte et s’il s’était amélioré depuis et avait racheté une conduite auprès de la jeune femme, il demeurait qu’il ne pourrait jamais réparer les dégâts causés à son entourage. Plus tard, cette même nuit, elle l’avait interrogé sur son premier amour. Il était trop épuisé pour que son cerveau ne lui fournisse une réponse et s’était résumé à dire qu’il n’avait jamais eu de premier amour, encore moins qu’il ne s’en souvienne et qui continue de le hanter année après année. Bien sûr, il y avait eu ce professeure d’anglais qui l’avait emmené la première sur le chemin du vice quand il avait quinze ans mais c’était uniquement les hormones qui parlaient alors, rien de bien inoubliable. Bien sûr, il y avait cette adolescente garçon manquée dont il avait rendu sa part de féminité dans le placard de Miss Evanovitch, professeure de français cette fois-ci, mais il avait fumé tellement de marie-jeanne qu’il se demandait encore aujourd’hui s’il avait laissé une impression impérissable à la demoiselle. Bien sûr, il y avait eu ce Running Back qui avait été sa première expérience homosexuelle mais il y avait oublié son nom. Bien sûr, il y avait eu Drake mais cela avait toujours été hors de question. Alors, pas de premier amour qui reviendrait me hanter, mon cœur. Maintenant sois un ange et occupe toi de mini-Rhett. En y repensant, il était un véritable enfoiré quand même.

Et en y repensant et en se retrouvant face à Drake, il se rendait compte qu’il avait peut être menti une fois de plus à Ann ce soir là. Mais peu importait après tout. Il ne s’attendait néanmoins pas à ce genre de réaction du jeune homme lorsque celui-ci se leva de manière agressive, le menaçant sous couvert … enfin non, en y réfléchissant bien, il n’était pas surpris. Comme il venait de lui faire remarquer, certaines choses ne changeaient pas. Il retrouva rapidement un large sourire et pencha la tête de côté appréciant la vue qui s’offrait à lui. Drake avait changé évidemment. Il était plus grand, plus solide, les traits beaucoup plus virils que la dernière fois où leurs chemins s’étaient croisés. Ses cheveux étaient plus courts et avaient une forme décente. Son look était bien plus sexy et bien moins adolescent attardé mais les années avaient passé. Néanmoins, il y avait bien quelque chose qui avait changé. Il ne savait pas encore sur quoi mettre le doigt exactement. Peut être quelque chose dans ses yeux. Mais impossible d’en dire plus. Il se passa la langue sur la lèvre inférieure avant de porter la bouteille à ses lèvres et dans un sourire de confirmer : « En effet. » Il se pencha de côté pour observer les demoiselles des plus séduisantes à la table duquel se trouvait Drake. « Pourquoi changer en effet. » Il salua une ravissante rouquine qui planta son regard dans le sien avant de se remettre à discuter avec ses amies, gloussant plus sûrement. « Mesdemoiselles. » Une chose ne changeait définitivement pas : le bon goût de Drake. Même si Rhett aurait préféré que ce même goût l’ait fait apparaître dans son champ de vision un peu plus tôt. Il aurait préféré ne pas tirer à blanc avec un inconnu. Mais la vie était faite de déconvenues et contre toute attente, Drake avait peut être changé plus qu’il ne voulait l’admettre. Il reporta son regard sur son interlocuteur et le sourire qu’il avait sur ses lèvres se réverbérèrent dans ses yeux. Ou peut être pas.

Quand exactement s’étaient-ils vus pour la dernière fois ? Il ne se rappelait plus si à l’époque il était encore passablement clean ou déjà dans l’enfer des substances illicites et dangereuses. Sa chronologie avait toujours eu un peu de mal mais ça n’avait fait que s’empirer à travers les années. « En tout cas, ça fait plaisir de te voir. » Et de te savoir toujours en vie, en pleine santé et encore plus attirant qu’autre fois. « Ca fait tellement longtemps ! » Il ne tenait pas en place. Ce n’était pas une question de premier amour comme Ann l’aurait suggéré mais plutôt le plaisir de retrouver une ancienne connaissance, une ancienne connaissance qui n’avait pas une trop mauvaise opinion de lui et pour qui la première image de Rhett à revenir en image n’était pas celle où le jeune homme se réveillait dans son propre vomi au détour d’une ruelle dégageant une odeur nauséabonde de sueur, de sperme et d’ordures. Une personne à qui il pourrait raconter son existence présente sans qu’on s’en étonne et qu’on le regarde en se demandant ce qu’il avait encore pris pour planer aussi haut. « Tu deviens quoi ? » Il planta solidement une main sur son épaule. « Je te préviens, je te laisse pas partir sans que tu m’ais tout raconter dans le détail. » Il jeta un coup d’œil vers le groupe de jeunes filles visiblement en chaleur. « Je te conseille donc de prendre le numéro de la brunette et de la rappeler plus tard. » Il aurait pu le laisser partir mais il était trop heureux du tour que prenait la soirée jusqu’à présent déjà fort agréable.
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Grant Deverell
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MessageSujet: Re: somebody that i used to know [d.]   somebody that i used to know [d.] EmptyJeu 23 Aoû - 23:24

Drake n’était pas quelqu’un de possessif. Non seulement parce qu’il ne pouvait pas se le permettre, il n’avait pas les moyens et la force psychique nécessaire pour s’enticher d’un être quelconque, mais également parce qu’il était un adepte du partage. Des biens, des corps, de tout. Toutefois, il était un mercenaire, un chasseur et par conséquent il avait développé cet instinct qui le poussait à protéger ses proies des prédateurs qui s’avisaient de tourner autour. L’homme qui venait de les interrompre avait tout du vautour assoiffé de chair fraîche, ce qui aurait dû plaire à Drake, puisqu’il en était lui-même un, néanmoins il pouvait sentir l’entourloupe à des kilomètres à la ronde. Ce bel inconnu était plus costaud, plus charismatique, il empestait la confiance en soi et, grâce à ou malgré cela, il donnait l’impression d’être le type idéal avec qui fonder une famille. Bien que dos à elles, il était en mesure de détecter les regards amourachés des jeunes filles en pâmoison. Non, il ne pouvait pas rester là, c’était son territoire, ouste, du balai. « Je t’avais dit de déguerpir tant qu’il en était encore temps. » Drake fronça les sourcils. Il détestait réfléchir – c’était fatigant et le plus souvent inutile – mais le gaillard venait d’attiser sa curiosité avec une réplique en apparence banale. Les murmures en provenance de la table se firent plus enjoués, comme si les demoiselles étaient encore plus intéressés maintenant qu’elles savaient que les deux étaient de vieilles connaissances. Sauf que tout le problème résidait dans cette idée : Drake ne connaissait pas cet homme. Si tel avait été le cas, il n’aurait pas fallu lui demander deux fois et il l’aurait déjà attrapé par la nuque pour le traîner dans les toilettes ou dans la ruelle voisine. A moins qu’il n’eut été à cent pourcents hétéro, ce qui était un mythe dans cette société, plus personne ne pouvait se vanter de n’être qu’à voile ou qu’à vapeur. Ou bien était-ce seulement dans l’esprit de Masterson que la bisexualité était un fondement indispensable à l’humanité ? Il n’était plus certain. Il n’était jamais certain de rien, et il en savait si peu sur l’espèce humaine, en dehors des endroits où enfoncer une lame pour faire le plus de dommages ou à partir de quelle fréquence de coups de poing un crâne commençait à se déformer.

Pour la première fois depuis son réveil d’entre les morts, Drake était incapable de formuler le moindre mot, trop occupé à recouper toutes les pièces d’informations égrainées par son nouvel – et ancien – ami. Finalement, il récupéra le peu d’esprits qui lui étaient propres et se retourna pour suivre son regard sur la tablée de jeunes femmes dont les œillades se faisaient de plus en plus explicites. Ne pouvaient-elles pas terminer leurs verres comme des personnes civilisées ?! Foutues femelles.
« D’accord, » lâcha-t-il en posant une main par dessus la sienne et en plantant ses yeux verts dans les siens. Il se défit par la suite de son étreinte pour s’avancer de la jolie brune dont il était question – la seule qui n’avait pas semblé trop impressionné par l’arrivée du nouveau – et lui murmura quelques mots à l’oreille ; une adresse, celle d’un hôtel dont il était friand, et une date, deux jours plus tard, pour un petit tête-à-tête torride. Cela ne l’engageait à rien et lui épargnait la corvée de sortir son téléphone pour récupérer son numéro. En outre, ne pas connaître son prénom ne faisait que renforcer le charme de leur relation naissante. Rires. Le tueur, qui avait laissé sa tenue aux vestiaires pour l’occasion, entraîna son interlocuteur à l’écart, comme il l’avait fait plus tôt avec l’imbécile qui s’était cru suffisamment bien pour lui. Ils s’arrêtèrent dans un coin sombre et libre de tous clients, l’endroit rêvé pour quelqu’un comme Drake Masterson. « Tu veux savoir ce que je deviens, hein ? » demanda-t-il sur le ton de la rhétorique, un sourire aux lèvres tout en se rapprochant du beau brun qu’il surplombait de quelques centimètres. « Arrête-toi avant de faire une connerie. » Trop tard, ses doigts plongeaient déjà dans la poche de son pantalon et se refermaient sur le fin manche d’un couteau. « J’ai une femme que j’adore, trois adorables mômes et une maison en périphérie de la ville. J’ai un chien aussi ! Un golden retriever, il s’appelle Toby. » Sa voix monocorde avait quelque chose d’effrayant dans le sens où elle ne ressemblait pas à celle dont il usait d’habitude, emplie de légèreté et de sarcasme.

Sa tête commença à lui faire mal alors que sa petite voix jaune le pressait de ranger son arme, ce dont il était hors de question. Il n’avait pas confiance en cet homme, il transpirait la trahison, le poignard planté dans le dos. Il brouillait ses sens, il ne pouvait décemment pas être bon. Et il ne pouvait être qu’un mutant, ce qui l’inscrivait d’office dans la case de ceux qui ne voulaient pas son bien-être. En effet, soit était-il envoyé par le gouvernement pour le renvoyer derrière les barreaux pour la énième fois, soit s’agissait-il d’un Rebelle qui avait tiré son nom au sort parmi tous les Recensés pour lui faire la peau. Dans tous les cas, il devait avoir conscience qu’il ne se laisserait pas entraîner si facilement.
« Ce n’est pas très prudent de s’en prendre à moi dans un lieu public, » susurra-t-il en remontant la lame contre la gorge de l’homme, lentement, dans un geste presque sensuel. « C’est même très dangereux. Tes supérieurs ne t’ont pas prévenu que je ne crains aucune attaque ? Je suis invincible et ça m’étonnerait beaucoup que tu le sois... » Joignant le geste à la parole, il appuya le couteau suffisamment fort dans sa peau pour faire s’écouler une goutte de sang. Une violente migraine l’aveugla l’espace d’une seconde et il se recula de quelques pas. « Bordel ! T’es qui ? » Au premier abord, sa question pouvait laisser entendre qu’il était à l’origine de son soudain mal-être, il n’en était rien. Drake était le seul capable de se faire du mal, et c’était ce qui était actuellement en train de se passer : une bataille faisait rage dans son crâne et l’individu au physique avantageux était la raison de tout ce raffut.


Dernière édition par Drake Masterson le Dim 14 Oct - 20:11, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: somebody that i used to know [d.]   somebody that i used to know [d.] EmptyDim 16 Sep - 21:52

On aurait pu penser que dans une ville aussi grande que San Antonio, cela relèverait de la chance de tomber sur quelqu’un que l’on avait connu dans une vie antérieure, aussi fort que le lien partagé avec cette personne ait pu être. Même en revenant s’installer dans sa ville natale, le jeune père n’aurait jamais même imaginé se retrouver face à celui qu’il n’avait jamais réellement oublié et qui de temps à autres venait faire un tour dans ses pensées. Bien sûr, l’idée lui avait furtivement traversé l’esprit et des scènes imaginaires s’étaient déroulées sous ses yeux, se demandant comment cela se passerait. Mais à dire la vérité, il n’y comptait pas réellement, sachant pertinemment que les probabilités étaient faibles. Cela rendait cette rencontre fortuite plus encore plaisante. Il adressa un léger signe de tête aux jeunes femmes qui ne l’intéressaient pas le moins du monde ce soir et suivit Drake dans un coin sombre et isolé. Il ne put s’empêcher de sourire et de hocher légèrement la tête ce faisant. Certaines choses ne changeaient réellement pas concernant le jeune homme. Une fois arrêtés, il plongea son regard dans ses yeux bleus qu’il parvenait à peine à distinguer à travers la pénombre. Il éclata d’un rire franc lorsque ce dernier lui affirma d’un ton monocorde, comme s’il récitait une leçon à laquelle il n’accordait pas lui-même le moindre intérêt. « Tiens donc. » lui lança-t-il clairement amusé. « C’est un bien joli nom de Golden ça. » Il ne pouvait s’empêcher d’entrer dans son jeu, sachant pertinemment que fidèle à ses habitudes, il ne pouvait que lui raconter de purs mensonges. Mais c’était ce qui faisait son charme après tout. Et c’était ce qui lui avait plu en premier chez lui. Drake possédait en lui ce mystère et ce côté sauvage, ne se laissant approcher que très rarement et moins encore dompter. Il avait pensé un temps pouvoir y parvenir avant de hausser les épaules et de se rappeler qu’entre eux, ça n’en avait jamais été question. Même s’ils revenaient toujours l’un vers l’autre après avoir exploré d’autres voies, ou même pendant qu’ils testaient de manière contemporaine ces mêmes voies, ils n’avaient jamais mis d’étiquette sur leur relation. Les non-dits n’étaient jamais devenus des remords, tout au plus des regrets certains soirs tristes.

Rhett sursauta très légèrement lorsqu’il sentit quelque chose de dure remonter lentement le long de son torse. Outre les frissons que cela lui causa de manière physiologique, son sang se glaça d’effroi en se rendant compte que c’était bien trop solide et bien trop froid pour être la main de Drake et que ce dernier tenait quelque chose en cette dernière. Quelque chose dont l’éclat qu’il perçut n’augurait rien de bon, intuition confirmé par le contact glacial d’une lame contre sa gorge. Son cœur se mit à palpiter à toute allure, causé par tout autre chose que ce que Drake avait l’habitude de causer en lui et l’effroi et l’incompréhension envahirent son regard tandis que son cerveau fonctionnait à toute allure. Il ne savait comment. Il voulait retirer prestement la menace qui pesait sur sa vie de la part d’un ancien amant mais avait peur d’un faux mouvement. Il n’avait guère envie de finir égorgé. Même si les lieux étaient remplis, combien de temps avant que quelque ne le découvre gisant dans une mare de sang et n’appelle les secours. Bon sang, il n’était pas Forrest Bondurant, il n’allait pas marcher 40 kilomètres jusqu’à l’hôpital avec la tête pratiquement détachée du reste de son corps. Une autre période, un autre temps, il aurait réagir au quart de tour : Drake était plus petit, moins musclé que lui, il pouvait avoir facilement le dessus. En dernier recours, il pouvait déclencher une tornade pour l’éloigne de lui. Mais il n’était plus ce type là. Il ne voulait pas causer la mort inutile de personnes innocentes en empêchant la sienne. Même après toutes ces années, il était encore incapable de maîtriser son pouvoir et se contenter de le restreindre en lui-même. Mais dans le même temps, il ne voulait pas mourir. Il ne pouvait pas mourir. Pour son père qui ne pouvait maintenir sa tête hors de l’eau sans la présence de son fils. Pour Jake qui ne pouvait grandir sans la présence de son unique parent. Pour Aeden qui avait besoin de son aide même s’il le refusait.

Il fronça les sourcils lorsque les paroles de Drake lui parvinrent et hocha à minima la tête, ne comprenant pas clairement là où il voulait en venir. « De quoi tu parles ? » Il était totalement perdu et les mots lui manquaient. Comment pouvait-il lui faire ça ? Comment pouvait-il le regarder avec cette suspicion dans le regard ? Comment pouvait-il … Il eut une respiration étranglée en sentant la lame s’enfoncer, ne serait-ce que très légèrement dans son cou. Fort heureusement, elle n’alla pas plus loin et Drake recula presqu’immédiatement comme s’il avait reçu un coup. Immédiatement, Rhett porta la main à son cou, essuyant les quelques gouttes de sang qu’il venait de faire couler intentionnellement. Une colère sourde et noire envahit son corps et fit bouillonner ses veines tandis que son regard s’obscurcissait. Comment pouvait-il ? « Ca va pas la tête ! Faut te faire soigner Drake ! » Après s’être assuré qu’il ne se viderait pas de son sang, il porta un violent coup au poignet du jeune homme, faisant tomber la lame qui émit un tintement assourdissant pour eux, couvert par la musique pour les autres qui continuaient de s’amuser, témoins ignorants de la tragédie qui était en train de se jouer. « Qui je suis ? A part le type que t’as tenté d’égorger sans aucune raison ?! » Il l’attrapa par le cou et renversa la tendance, le plaquant avec brusquerie contre le mur, posant son bras contre son cou, décidant quand il respirerait ou non, plaquant son corps contre le sien, l’empêchant de bouger. Pour n’importe quelle personne dans les environs, ils pouvaient être un couple en train de s’enlacer. Mais pour Rhett, c’était tout autre chose. Ce faisant, il planta son regard dans le sien, tentant de le lire, de le déchiffrer. Mais quelque chose clochait. Il ne savait pas encore quoi. « Je t’ai fait quelque chose Drake ? Il s’est passé quelque chose que j’ignore ? » Maintenant il réalisait que Drake avait changé. Il ne savait pas encore jusqu’à quel point.
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MessageSujet: Re: somebody that i used to know [d.]   somebody that i used to know [d.] EmptyLun 15 Oct - 0:25

De quoi il parlait ? La question était bonne, très bonne même. Drake n’en avait pas la moindre idée, il pataugeait dans l’ignorance la plus totale et si, d’ordinaire, cela ne le dérangeait pas outre mesure, il se sentait ce soir dépassé par les événements, ce qui ne lui plaisait guère. La plupart du temps, il fuyait les scènes psychologiquement éprouvantes, il n’avait pas été formé pour tenir tête à des individus susceptibles de menacer son confort personnel. Le peu d’entraînement qu’il avait reçu était resté concentré sur le maniement des armes – évidemment, l’importance était de créer un parfait petit soldat – et la glorification du gouvernement pour lequel il travaillait désormais. En aucun cas il n’avait appris à faire face à des défis personnels. Ce terme même, « personnel », avait été banni de son vocabulaire et s’il lui revenait aujourd’hui, il amenait dans son sillage un flot d’interrogations dont il n’était pas certain de vouloir les réponses. Ces deux dernières années avaient été une bénédiction, il ne pouvait prétendre le contraire, et il ne lui serait jamais venu à l’esprit de le faire. Il vivait certes une existence peu orthodoxe, toutefois il ne l’aurait pour rien au monde échangé ; il possédait une liberté de mouvements dont peu pouvaient se targuer, il ne connaissait aucune peur ni aucune limite, il était le capitaine de sa propre destiné tout en ayant le recul nécessaire pour rester aux ordres de ceux qui avaient les poches pleines. Il s’était fait des connaissances – des amis, même, s’il osait les appeler ainsi – et ne se rappelait pas s’être un jour ennuyé. Non, il n’avait aucune raison de se plaindre de son sort, de souhaiter revenir en arrière de quelque manière que ce fût. De s’interroger sur ce qu’il avait pu être par le passé. Pourtant, une partie de lui, très enfouie, dont les conseils étaient assourdis par les protestations de la petite voix jaune, se nourrissait du peu de culpabilité qu’il était capable de ressentir et lui intimait de ne pas se détourner de cette conversation, de ce regard bleuté qui lui faisait envie à bien des niveaux.

Tel un pantin dont les fils auraient été coupés par un esprit malavisé, Drake se laissa malmener par son interlocuteur dans un juste retour des choses. Il ne protesta pas violemment, ce qui allait à l’encontre de ses réactions habituelles, preuve qu’il était perturbé à un stade avancé. Il venait de l’appeler par son prénom, qui n’avait rien de commun même à la moitié du vingt-et-unième siècle, donc une erreur sur la personne n’était pas possible ; il l’avait bel et bien reconnu, ce qui signifiait qu’il l’avait connu avant. Avant quoi exactement ? Sa mort ? Sa renaissance ? Lui-même n’était pas en position de déterminer ce qui lui était arrivé dans ce laboratoire. Le visage baissé vers l’endroit où son couteau avait disparu, Masterson avala sa salive avec difficulté, sa respiration rendue compliquée à cause de l’étreinte de l’homme qu’il avait clairement sous-estimé. « On ne le connaît pas. » Dans un râle guttural, le mercenaire releva la tête pour soutenir le regard de son bourreau temporaire, il esquissa un large sourire rieur qui, au vu des circonstances, avait tout de fou, puis se pencha en avant pour capturer les lèvres du semi-inconnu en un baiser moins fougueux qu’il ne l’aurait souhaité. Il n’était pas suffisamment maître de ses mouvements pour rendre ce moment inoubliable.
« Désolé, la promiscuité a tendance à m’exciter, » lâcha-t-il en profitant de la surprise engendrée par son geste pour le repousser et ainsi récupérer un minimum d’espace vital. Il se baissa pour récupérer l’arme blanche qui lui avait été ôtée, la rangea dans sa poche puis se passa machinalement une main dans les cheveux, afin de les remettre en place. Il souhaitait réellement entendre l’histoire de sa vie ? Il allait être déçu, il y avait si peu à dire. Il y avait si peu dont il avait connaissance. Il était malade, il avait été sauvé, il avait été reformaté tel un ordinateur à qui l’on offre un nouveau souffle. Le récit était aussi simple que succinct. « Si on se connait vraiment, c’est une honte que je ne me souvienne pas de quelqu’un qui embrasse aussi bien. Mais ne le prends pas personnellement, je n’ai aucun souvenir au-delà des deux dernières années écoulées. » Il haussa les épaules comme si cela était une banalité, qu’il n’y avait rien de choquant à avoir une mémoire qui commençait en 2047. Si lui ne s’en plaignait pas, les autres n’avaient pas à le faire.

Alors qu’il était sur le point de contourner son interlocuteur, il s’arrêta à sa hauteur, un sourcil arqué.
« J’espère qu’on n’est pas cousins ou de la même famille parce que… » Il secoua la tête dans une grimace ridicule. Il était réputé pour ses mœurs légères mais l’inceste était un tabou, même pour un être aussi frivole que lui. Il était grand temps de tirer sa révérence, l’air était devenu irrespirable et même s’il semblait prendre la situation à la légère, sa timide conscience continuait de tirer sur sa corde sensible. « Tu n’as pas besoin de savoir ! Cela ne t’apportera rien de bon ! » Mais l’homme qui se tenait désormais dans son dos était la preuve – vivante – de son existence passée. Des gens faits de chair et d’os l’avaient côtoyé, lui avaient parlé, certains peut-être même l’avaient aimé ; il tenait entre ses doigts un début de réponse quant à l’individu qu’il avait été. « Tu n’as pas besoin de savoir, » se répétait inlassablement dans son cerveau, suffisamment de fois pour qu’il finisse par y croire. Non, il n’était pas nécessaire qu’il apprît la vérité sur son lui d’autrefois, ce qu’il ignorait ne pouvait le décevoir. Toutefois, il commençait à apprécier la compagnie de ce fou furieux musclé, car en plus d’être physiquement attrayant, il avait du mordant et une force qui n’était pas pour laisser Drake indifférent. Il était persuadé qu’ils avaient été sexuellement proches dans cette vie qui lui échappait, il ne pouvait en être autrement, ou alors sa personnalité d’antan était d’un ennui mortel et il ne voulait avoir aucun rapport avec cette dernière. Il n’en saurait jamais rien s’il lui tournait le dos à cette seconde. « Non ! » Trop tard, il faisait déjà demi-tour pour rejoindre celui qu’il venait de quitter à l’instant. « Drake Masterson, mercenaire, tueur à gages, sbire à la solde du maire de San Antonio. Ils m’ont trouvé dans un caniveau il y a deux ans de cela, ont bidouillé mon ADN dans des expériences douteuses, ce qui m’a offert la possibilité de régénérer n’importe quelle cellule endommagée de mon organisme. Ce qui s’est montré très utile vu que j’avais le sida. Maintenant, à toi de me raconter tout ce que tu sais à mon sujet. » Il s’avança d’un pas pour réduire la distance entre eux, l’endroit n’était pas le plus propice à une telle discussion, c’est pourquoi il le poussa – sans violence cette fois – en direction des toilettes, décidément son lieu de prédilection ce soir. « Mais d’abord, c’est quoi ton nom ? »
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Rhett Bowen
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MessageSujet: Re: somebody that i used to know [d.]   somebody that i used to know [d.] EmptySam 24 Nov - 18:46

De ses années d’errance, de ses années d’erreurs, le jeune homme avait appris une chose : lire la menace sourde qui grondait au loin et qui signifiait l’approche d’une tempête, d’un bouleversement dépassant l’imaginable dans la moindre difficulté. Peut être était-ce là aussi les conséquences de son propre pouvoir dont il avait encore aujourd’hui du mal à maîtriser. Lorsque la colère grondait dans ses veines, il sentait le vent gonfler ses poumons et la rage envahir ses pupilles troublées. La plupart du temps, il parvenait à détecter ces signes avant coureurs et à leur couper l’herbe sous le pied. De fait, il avait également appris à deviner les annonces discrètes des changements radicaux qui se profilaient à l’horizon. Néanmoins, aujourd’hui comme à l’époque, Drake restait un mystère pour lui, un mystère qui s’était encore épaissi depuis lors. Et cela n’avait pas uniquement à voir avec le fait d’être resté éloigné l’un de l’autre pendant des années. C’était plus profond que ça et les questions qui envahissaient l’esprit toujours trop protecteur de Rhett se faisaient plus pressantes et plus sombres aujourd’hui. Où dors-tu ? Dors-tu seulement ? Qui arnaques-tu ? Qui te poursuit ? qui fais-tu chanter ? Qui te manipule ? Mais même en plongeant son regard dans le sien, Drake ne laissait rien passer, ne révélait rien et n’était visiblement pas prêt de le faire. Le jeune père ne pouvait que s’interroger sans obtenir la moindre réponse, quelle soit celle qu’il veule entendre ou non.

Il s’en voulut presqu’immédiatement de molester celui qui avait été son amant et plus qu’il ne voudrait jamais le reconnaître. Il avait des excuses évidemment : Drake l’avait menacé en tout premier alors qu’il ne s’y attendait pas le moins du monde. Mais cela ne constituait en aucune manière une excuse. Son impulsivité ne pouvait trouver la justification de ses actes dans le comportement des autres, il ne cessait de le répéter à son fils alors qu’il devait se l’appliquer à lui-même. Perdu dans sa tentative de déchiffrage de Drake, il ne put s’empêcher de sursauter et de relâcher un tant soit peu la prise sur le jeune homme lorsque ce dernier s’empara de ses lèvres sans le prévenir par avance. Néanmoins, quant bien même ces moments d’égarement avec lui avaient pu lui manquer, quant bien même il avait étreint d’autres hommes lui nuit ressemblant furieusement à celui qu’il avait laissé derrière lui et quant bien même il avait pu se surprendre une ou deux fois à imaginer les mains du jeune homme à la place des siennes les longues soirées d’hiver, il ne goûta que fort peu à ce baiser ayant un goût teinté fortement d’absence. Surpris, il se laissa repoussé sans la moindre difficulté par Drake, les sourcils froncés et tentant de retrouver ses esprits. Il lança un regard noir et sans appel à ce dernier lorsque ce dernier ramassa son arme et instinctivement, il crispa sa main droite sur laquelle un fort courant d’air passait entre ses doigts dansants.

Rhett l’écouta sans mot dire, le regarda s’éloigner sans tenter de l’en empêcher. Tout avait changé. Trop avait changé. Il espérait qu’il avait lui-même changé en bien, c’est ce qu’on ne cessait de lui répéter, qu’il était devenu un meilleur homme. Mais Drake secouait l’ensemble de ses fondations. Il avait quitté un père bien sous tout rapport et avait retrouvé un père rongé par l’alcool et le remord. Il avait quitté une fille saine, drôle et aimant s’amuser, il avait retrouvé une mère célibataire dont l’esprit avait été rongé lentement par la folie. Il avait quitté un adolescent spirituel, franc et au regard illuminé d’étincelles de moquerie permanente pour retrouver un jeune homme qui se dissimulait et tenait en permanence le rôle qu’on attendait de lui. C’était trop demandé à Rhett. Il avait été sa dernière ancre. Il ne pouvait pas avoir autant changé, pas de cette manière. Il ne pouvait pas avoir oublié. Il ne pouvait pas l’avoir effacé de sa mémoire comme il le prétendait. Abattu, il le laissa partir sans chercher à le rattraper, bien trop estomaqué et déçu par la tournure des évènements. Pas lui. Tout mais pas lui.

Les yeux posés résolument au sol, il releva lentement la tête lorsqu’il entendit puis vit Drake revenir vers lui, se définissant à son égard avec des mots qui ne lui convenaient pas et qui semblait sortir tout droit d’un autre univers. Il l’écouta sans ouvrir la parole, tentant d’analyser et de comprendre ce qu’il racontait. Il le laissa les mettre à l’écart dans les toilettes des hommes. Peut être Drake n’avait-il pas autant changé que ça après tout mais cette pensée ne parvenait pas même à étirer, ne serait-ce que faiblement ses lèvres pleines. Son regard continuait d’être hanté parce qu’il lui avait révélé et le voile qu’il avait levé. Etait-ce la vérité ? Avec Drake, on ne pouvait jamais vraiment savoir mais si c’était le cas … Il sentait les prémices d’une tempête se soulever en lui. S’il mettait la main sur les personnes responsables, dire qu’elles allaient passer un mauvais quart d’heure était un euphémisme. Il plongea son regard dans celui du jeune homme, tentant de le déchiffrer et ce qu’il y lut ne lui plaisait guère. « C’est donc vrai alors ? » Il ne voulait pas y croire et il aurait encore du mal à y croire mais le Drake qu’il connaissait saurait au moins son nom. Du moins il l’espérait.

Il s’éloigna soigneusement de celui qui l’avait menacé de mort, embrassé comme un désespéré et avait manqué de le quitter sans plus après toutes ces années. Se passant la main sur le visage, il alla s’installer sur l’un des lavabos, se reposant sur ce dernier en s’appuyant sur ses bras, ses yeux bleus suivant les traces de crasse du sol. L’endroit parfait pour ce qu’ils faisaient, pensa-t-il, au vu de leur passé respectif et du présent conté par Drake. Il leva finalement son regard et apprécia le nouveau look bien plus séduisant qu’à l’époque de Drake avant de hausser les épaules. « On n’est pas cousins ou de la même famille si ça te rassure et pour te retirer toute mauvaise conscience de ce dont tu ne te rappelles pas. » Son regard se fit perçant. Ne se souvenait-il réellement pas ? Ou jouait-il un de ses jeux qu’il l’avait vu tant faire par le passé ? Mais jamais à son égard. Jamais. « On n’était pas amis non plus. » Il ne put s’empêcher de sourire légèrement en se remémorant ce qu’ils étaient et une ombre de pur désir envahit furtivement son regard avant qu’il ne se racle la gorge et ne se redonne une contenance.

« Drake Masterson. Adolescent avec une trop grande bouche et des mains un peu trop baladeuses pour son bien être. Refusant toute forme d’autorité et prenant un malin plaisir à dépouiller les petits vieux lubriques. Sacrée bonne descente et une légère tendance à monter sur les tables pour faire un striptease quand il y a un verre de trop dans l’histoire. Charmeur de ces dames mais sans que je te vois plus d’une fois avec la même personne. » A part lui. « Petit con emmerdeur qui ne sait pas respecter ses aînés et qui n’a rien à faire de ce qu’on dit de lui et des autres. » Un sourire bien plus franc se dessina sur ses traits. « Et l’un des meilleurs coups de San Antonio. » Devait-il rajouter qu’il était la cause de son dépucelage aussi ou c’était suffisant ? Son sourire se dissipa néanmoins alors qu’il hochait négativement la tête. « Tu as toujours été un mystère pour moi, Drake. Mais une chose est sûre : celui par lequel tu te définis n’est pas le Drake que je connais. Le Drake que je connais n’accepterait pas d’être le sbire de qui que ce soit. Du moins pas volontairement. » Il se redressa et s’approcha de son ancien amant, maintenant toujours une distance de rigueur. « Je pars quelques années et quand je reviens, tu … » Il soupira avant de tendre la main vers Drake, signe de paix, signe d'un renouveau, signe de souvenirs. « Rhett Bowen. »
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